História, espiritualidade e política

Historia, espiritualidade e politica/ Histoire, spiritualité et politique/ History, spirituality and politics

Arnaud Morvan (Anthropologue, Musée d’Aquitaine, LAS/TransOceanik) :« Révélation des morts et création d’une cérémonie rituelle par des femmes Kija, NW Kimberley, Australie »

Jorge Villela (Anthropologue, UFSCAR, São Carlos) “La mémoire et les Rapports entre les Morts et les Vivants au Sertão de Pernambuco”

  • Resumo
     No sertão de Pernambuco os vivos estão frequentemente cercados dos seus mortos. Seja no meio político, seja pelos mortos que exigem vingança, seja na dor da morte súbita de um filho ou de uma filha cuja memória deve ser guardada ao longo do tempo, seja, enfim, pelas almas dos mortos quando estes modos de existência, às vezes perigosas, mais em todo caso perdidas e desesperadas, fazem aparições assustadoras. Nesta apresentação eu gostaria pela primeira vez desde 1999, quando de minha primeira estadia de campo em três municípios nos Vales do Pajeú e do Navio, nas microrregiões do Pajeú e de Itaparica, trabalhar essas quatro modalidades de relação entre vivos e mortos. Relações políticas entre vivos e mortos. Estas relações são sempre relações de parentesco e, no sertão de Pernambuco, sobretudo em Floresta, relações genealógicas. Os mortos, segundo este esquema, são parte integrante da política partidária e eleitoral. Veremos que os mortos importantes de cada família são celebrados durante decênios após sua morte. Por hora vale guardar este primeiro aspecto das relações entre vivos e mortos, o aspecto político. A segunda relação entre vivos e mortos: se a relação política com os mortos reproduz um processo muito antigo de individualização segundo o qual o indivíduo e seu prestígio se formam à partir de seus ancestrais e da mistura de seus sangues, no segundo esquema frequentemente a relacão se faz de uma geração para a posterior. Quer dizer, são os pais e às vezes os avós os que prestam homenagem aos jovens mortos em consequência de de acidentes rodoviários, doenças ou mortos em razão das vinganças. Terceira Relação entre vivos e mortos: As relaçoes entre vivos e mortos nas brigas são evidentemente muito diversas, mas se há uma linha que as liga umas às outras é o impulso para a vingança. Neste caso, ainda que haja às vezes promessas entre parentes, juramentos de vingança, frequementemente entre tios e sobrinhos (um hábito hoje envelhecido) o titular da vingança (o dono da questão) é sempre um nome que não se pode adivinhar, que nunca é dado à partida, como mostrou Ana Claudia Marques na primeira etnografia escrita sobre o sertão de Pernambuco, publicada em 2002. Além disso, esta relação entre vivos e mortos sempre tem lugar antes entre os vivos. Quarta Relação: É a relação entre os vivos e as almas dos mortos. Se a imagem da memória contração serve bem para caracterizar a primeira relação, se a memória lembrança é adequada para a segunda, se um tipo de memória que exige e obriga formula a ligação entre vivos e mortos em combate, esta última relacão entre vivos e mortos pode ser caracterizada como uma invasão.

Julie Cavignac (Anthropologue, UFRN, Natal)- «Sanctuaires, ruines et enchantements: mémoire du temps de l’esclavage au Seridó»

  • Résumé
     Le sertão, région de l’intérieur du nord-est du Brésil, est un semi-désert connu pour ses sécheresses régulières. Il est souvent décrit comme une contrée désolée et arriérée, conservant toutes les caractéristiques de l’époque médiévale, tant du point de vue de l’organisation sociale, politique et économique que sur le plan culturel. Cet espace hostile aux hommes est aussi une zone où le réel et l’imaginaire s’entremèlent: le discours quotidien et les registres mythiques font référence à des sanctuaires, des maisons hantées et des montagnes renfermant personnages et des phénomènes magiques, car venant d’un temps primordial. Il est important de rapeller que le Seridَ a été le scénario d’une forte résistance indigène jusqu’au début du XVIIIème. siècle qui s’est soldée par des massacres et a eu comme principal résultat la disparition des groupes présents à l’époque du contact. A partir de la fin du XVIIIème. siècle, moment de la colonisation effective de l’espace et avec la mise en place de la culture du coton, on note la présence d’une main-d’oeuvre esclave relativement importante et on trouve des registres de familles noires libres, certaines possédant des titres de propriété; cette réalité a été sous-estimée par les auteurs locaux mais, à l’oral, il existe une certaine récurrence de récits mettant en scène des souffrances d’esclaves martyrisés par leurs maîtres cruels. Sur les sépultures, on bâtit des croix et des chapelles pour honorer les âmes errantes des noirs fugitifs, des indiens morts de faim ou des victimes du choléra. Des dévotions et des sanctuaires voient le jour et permettent de maintenir le souvenir de ces évènements tragiques. On remarque alors que les références à un passé lointain sont inscrits dans le paysage: il existe une concentration de phénomènes surnaturels dans les lieux habités par les esprits (enchantements, morts tragiques, phénomènes surnaturels), car ces lieux sacrés renferment des secrets venus d’un autre âge. Ils sont chargés d’énergie et révèlent aux hommes, pendant leur sommeil, une histoire maintenue sous silence qui se matérialise en un trésor (botija) qu’il faudra déterrer. Néanmoins, il ne s’agit pas de morts familiers et il est souvent difficile de faire correspondre ces destins tragiques avec des faits historiques précis. Sans pouvoir dâter l’histoire, raconter précisemment le martyr ou donner un nom à la victime, nos interlocuteurs viennent payer leur dettes en prières à l’âme errante. Le mythe et la croyance servent donc à maintenir le souvenir des exclus de l’histoire.Pour pouvoir saisir toute la dimension du phénomène, la tradition orale et la mémoire locale doivent être évaluées en considérant la question religieuse, la composante ethnique et le passé des populations qui vivent dans la région. Ainsi, et malgré l’absence d’études classiques sur ces thèmes, en faisant appel à la mémoire de ces familles, notamment celles qui se reconnaissent comme des descendants d’indiens, des quilombolas, les membres des confréries noires, dévôts de Notre-Dame-du-Rosaire et en consultant les rares documents historiques dont nous disposons, nous découvrons avec nos jeunes interlocuteurs une histoire qui a volontairement été effacée des consciences. En partant de récits racontés par les membres de la communauté quilombola de Boa Vista dos Negros (Parelhas – RN) et par les habitants des environs, nous pouvons retrouver la trace d’évènements tragiques qui indiquent la présence de victimes de l’esclavage et des caboclos, populations natives qui ont survécu en se cachant dans les montagnes. Nous nous intéresserons en particulier aux sanctuaires et aux récits qui racontent des apparitions mystérieuses, des fugues ou des morts violentes et qui font référence au temps de l’esclavage. En analysant les récits et les rituels qui mettent en scène des apparitions mystérieuses, des trésors, la mort d’esclaves ou d’indiens, nous retrouvons une certaine régularité dans la perception du temps et celle de l’espace naturel qui se confond avec le monde des esprits. Ainsi, nous verrons comment le contexte du rituel et les récits à forte connotation symbolique permettent de retrouver une perception indigène de l’histoire, version qui n’arrive pas toujours à se constituer en un discours identitaire.