Gênero, psicanálise e política

Gênero, psicanálise e política / Genre, psychanalyse et politique / Gender, psychoanalysis and politics

Lia Zanotta Machado, (anthropologue, UnB, Brasilia) : “Théorie Féministe, Anthropologie et Psychanalyse »

  • Resumo
    Meu objetivo é apresentar positivamente  formas possíveis de articular as perspectivas da psicanálise (ressignificando-a em grande parte) às perspectivas da antropologia e do feminismo para pensar a diversidade das classificações e das relações de gênero, retirando sua fixidez e as pensando como processos de sujeitos se classificarem e classificarem os outros (classement) no engajamento relacional com outros sujeitos e agências , no sentido de Deleuze (1983): “por em classes  é colocar em ordem as coisas, que, em sua aparição, eu não digo, em aparência, que em sua aparição não tem nada de comum. Ou, em todo caso, mesmo que tenham algo em comum, não é em função de algo em comum que elas são postas em classes”.  Quando na antropologia tradicional, o sentido de cultura é tomado como monolítico, a classificação de gênero encontrada pelo pesquisador corre o risco de ter como efeito  a produção de uma  crença/explicação de que os comportamentos naquela cultura da alteridade ou na cultura ocidental , são reciprocamente aceitos e incontroversos  para quaisquer dos gêneros e para quaisquer indivíduos, (salvo talvez para alguns logo caracterizados como  desviantes ou anormais no sentido crítico de Foucault…). As perspectivas feministas enfrentam com facilidade os desafios metodológicos de não reificar o conceito de cultura, dada a prioridade feminista de focalizar as posições diferentes e desiguais de posições de sujeitos genderizados. O discurso psicanalítico, tal como o incorporo,  permite introduzir uma incorporação dos desejos e do imaginário  nas formas variadas de engajamento subjetivo das agencialidades humanas no contexto relacional entre humanos e não humanos, onde os humanos assumem e se situam em diferentes posições de sujeito, assim como dar conta das contradições da dimensão coletiva simbólica, porque o simbólico(cultural) é sempre incompleto. Um segundo objetivo é  pensar os efeitos das formas dos sujeitos se classificarem em (e por) gêneros, no encadeamento das ações dos sujeitos genderizados  que vivem relações de violência. Como se entrelaçam poder e atributos de gênero?  Incorporar a análise do medo e o subsequente desencadear de emoções e atos permite devolver às situações de violência sua complexidade: o enredamento das subjetividades em suas posições de sujeitos face às expectativas das funções sociais e culturais masculinas e femininas. Assim, torna-se claro que as expectativas sociais das classificações e das identificações de gênero tem contornos e limites flexíveis ,e que  do ponto de vista das subjetividades são múltiplas as possibilidades das identificações. No entanto, diante  dos conflitos, a solução da agressão aparece para os sujeitos genderizados no masculino como  uma ação que consideram legítima e com a qual se identificam em nome do medo de perder e do desejo de controle.
  • Resumo Expandido
  • Texte

Claude Mercier (psychanalyste, Ecole Lacanienne de Psychanalyse, Paris) : « Dégeler les icônes par une furtive caresse »

  • Résumé
    1. Du paradigme scientifique au paradigme esthétique :

    Dans une conférence à Los Angeles, en 1991, Felix Guattari aborde, entre autres, les questions de genre, avec le paradigme esthétique : « Les anciens mouvements féministes, homosexuels, etc. ou les mouvements relatifs aux immigrés restaient dans une dimension consensuelle. Ils raisonnaient en terme de programme et donc de mise en accord de différentes positions. Alors que ce qui serait en questions avec ce nouveau paradigme [esthétique] serait de travailler en terme de diagramme, c’est-à-dire en termes de développement d’hétérogénéité de position ».

    Si nous suivons la théorisation engagée par Félix Guattari sur le changement de paradigme, c’est-à-dire sortir de paradigme scientifique ou pseudo-scientiste (tel que mathème), si nous partons d’un constructivisme permanent de la pulsion, alors s’ouvre un problème de responsabilité éthique (qui n’est pas une éthification de la psychanalyse) : on s’engage dans la construction d’un monde plutôt qu’un autre.

    « Vous avez donc un choix de responsabilité, vous êtes exposé à une responsabilité éthique à tous les moments de l’interprétation, vous n’avez pas de garantie scientifique, vous avez un engagement ontologique permanent auquel vous êtes confronté. »

    Dans son travail, Félix Guattari considère que son rôle consiste à aider le patient à développer des moyens d’expression et des processus de subjectivation qui n’existeraient pas sans le processus analytique. Il conçoit sa participation comme active, catalytique, permettant la production de foyers nouveaux et non de dévoilement de contenus préexistants.

    Il s’agit, dans l’analyse, que l’analyste se révèle, se réinvente, et prenne des risques ; pour cela il s’appuiera sur la production de ce qui se révélera être un nouveau foyer polyphonique de la subjectivation, quelque chose que nous n’avons pas imaginé d’avance.

    1. Classement/classification : «t’as quelle logique pour me dire ça ?».

    Pour Deleuze « Trouver le point de vue, – c’est-à-dire le point de vue subjectif sous lequel des choses hétérogènes se laissent ranger et que de ce point de vue apparait une alternance entre les choses – au lieu de trouver le point objectif, c’est-à-dire le genre, qui en se divisant, me donne une classification des choses en fonction de leur homogénéité. (…) quand j’emploie non pas des classifications, mais des classements, c’est que je me propose autre chose. Je me propose de ranger des modes d’existence. »

    Dans ses cours, entre mai et juin 1983, Deleuze va, grâce à une lignée de penseurs (Pascal, Kierkegaard, Sartre), produire une logique anti-aristotélicienne. Pour Aristote « est genre ce qui est attribué en leur essence à plusieurs choses » ; le genre est un ensemble de propriétés qu’ont en commun plusieurs êtres et Aristote précise  « à plusieurs choses différant spécifiquement. » On est comme formaté par cette logique aristotélicienne, il suffirait de consulter les livres pour jeunes écoliers, pour voir à quel point cette méthode de classification est massive.

    Si pour Deleuze un cheval de labour à plus de ressemblance avec un bœuf de labour qu’avec un cheval de course, c’est que nous sommes alors dans une autre logique, une logique des intensités, de l’hétérogène et non de l’homogénéisation.

    Il s’agit de faire du penseur un joueur, produire une pensée de l’alternative, c’est-à-dire, comme le dira Deleuze dans Logique du sens passer « de l’échiquier physique au diagramme logique. » Réconcilier la pensée et l’existant au niveau du tiers exclu – à comprendre d’une manière non aristotélicienne comme chez Kierkegaard une pensée du «  ou bien… ou bien ». Penser c’est choisir, et le choix est non pas entre deux termes entre lesquels il faudrait choisir, mais un déplacement du tiers exclu.

    Le choix est entre deux modes d’existence de celui qui choisit. Choisir consiste entre choisir et ne pas choisir. Forger une autre logique, que ce soit celles de Tarde, Lacan, Deleuze ou Guattari ; chacun à sa manière voulait sortir de l’aristotélisme. Pensons à cet exemple, souvent repris par Deleuze, du chauffeur de taxi, et de la problématique du droit et de la jurisprudence. Deleuze le reprendra jusque dans l’abécédaire, c’est le côté zombi de Deleuze, notre nouveau mythe moderne.

    1. Ou plutôt

    J’avais commencé à déplier dans mon dernier article « Littéralité : Diagramme et analogie esthétique »  la problématique des connecteurs « et », « comme », et « ou plutôt ». Je voudrais reprendre ici cette analyse du ou plutôt, et voir dans l’utilisation réelle et concrète de cette locution adverbiale, un enjeu stylistique qui est strictement conforme à la logique que déploie Deleuze dans Logique de la Sensation, ou avec Guattari dans Mille plateaux.

    Si l’on suit les analyses que Deleuze produit de sa lecture de Proust concernant ses choix amoureux avec le groupe des jeunes filles sur la plage, c’est un choix existentiel, un mode d’existence : choix entre le mode d’existence que l’on aurait si l’on aimait Albertine (si je choisissais Albertine) et le mode d’existence que l’on aurait dans notre imagination si l’on choisissait Andrée. Ce n’est pas un choix entre deux termes dits objectifs.

    Il en va de même de cette citation de Proust reprise dans Mille plateaux (page 417), dans laquelle Deleuze et Guattari soulignent pour eux-mêmes le ou plutôt :

    « D’abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonné de sa compagne ; le violon l’entendit, lui répondit comme d’un arbre voisin. C’était comme au commencement du monde, comme s’il n’y avait encore eu qu’eux deux sur la terre, ou plutôt dans ce monde fermé à tout le reste, construit par la logique d’un créateur et ou ils ne seraient jamais que tous les deux : cette sonate. »

    Mon hypothèse est que le ou plutôt agit comme le ou bien… ou bien de Kierkegaard, mais c’est une nouvelle stylistique, engageant une nouvelle logique au temps des automates de troisième génération (cybernétique et informatique). Je propose de lire Mille plateaux avec le « ou plutôt », à l’instar du « et » et du « comme », comme des virus stylistiques opérant des captures de codes dans des modes d’existence :

    « La schizo-analyse est comme l’art de la nouvelle. Ou plutôt elle n’a aucun problème d’application : elle dégage des lignes qui peuvent être aussi bien celle d’une vie, d’une œuvre littéraire ou d’art, d’une société, d’après tel système de coordonnées retenu. » (Mille plateaux, page 249).

    Bibliographie :

    1 Félix Guattari, Produire une culture du dissensus : hétérogenèse et paradigme esthétique, transcription d’un enregistrement vidéo d’une conférence dans une école d’art, à Los Angeles, en 1991. Texte transcrit sur le site du CIP: http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5613

    2 Interview Félix Guattari, 1992, in Chimères numéro 20, visible aussi sur le net.

    3 Conversation avec Félix Guattari, Du transfert au paradigme esthétique, Bracha Lichtenberg Ettinger, en français in L’Unebévue numéro 30,novembre 2012, pp 247 à 253 ; et en portugais in Cadernos de Subjetividade, 2012, pp 7 à 11.

    4 Deleuze, cours du 17 mai 83 au 7 juin 83.

    5 Deleuze et Guattari, Mille plateaux, pages 249 et 417

    6 Marcel Proust, Du côté de chez Swann, La Pléiade, 1, Gallimard, page 352.

    7 Claude Mercier, Littéralité : diagramme et analogie esthétique, in L’Unebévue numéro 30, novembre 2012, pp 147 à 186.

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